lundi 16 mai 2011

Dans le secret des salamandres



Sans doute avez vous été intrigués voire horrifiés par les combinaisons habillant les athlètes de l'équipe de France de biathlon en compétition tout au long de la saison qui s'est achevée au début du printemps.
Derrière ces tenues controversées se cache pourtant un véritable effort de développement durable de la part de l'équipementier Finlandais Won?Ouais!. Ces vêtements uniques en leur genre, entièrement bio, 100% naturel, sont en effet confectionnés à partir de véritables... peaux de salamandre!
N'ayez crainte, pour ce faire il était bien entendu hors de question chez Won?Ouais! de faire souffrir ou de sacrifier la moindre bestiole. Dans la plus pure tradition écologique, rien ne se perd tout se transforme, c'est le noble principe du recyclage qui fut donc mis en application. Encore fallait-il y penser: récupérer le matériau de confection lors de chacune des mues de ces adorables salamandres, tout simplement.

Le choix singulier d'une matière première aussi onéreuse (et oui, ces petites bêtes sont du genre à vendre chèrement leur peau) se justifie pleinement selon le professeur Klaus Aallaigräinen directeur de recherche à Won?Ouais!:
"Y-a pas de lézard! la peau de salamandre est de celles qui présentent de loin les meilleures propriétés. Elle assure l'évacuation maximale de la transpiration ainsi que la meilleure protection thermique possible de l'athlète contre le froid extérieur. De par son élasticité supérieure elle épouse idéalement la morphologie des corps en mouvement pour une résistance à l'air réduite débouchant sur un aérodynamisme à couper le souffle ainsi qu'une stabilité remarquable pour la pratique du tir. L'atout suprême de cette peau c'est que en même temps qu'elle tient l'athlète toujours au chaud, elle permet également à ce dernier de garder son sang froid comme aucune autre combinaison n'est capable de le faire". (ndlr: Bon sang, mais c'est bien-sûr, les salamandres sont des bêtes à sang froid, ceci explique sans doute cela...)
Il poursuit: "Comment croyez vous que Martin Fourcade ait réussi à décrocher son titre de champion du monde de poursuite à Khanty-Mansiysk? Grâce à son sang froid justement, qui, régulé par la combinaison Won?Ouais! lui permit de faire la différence sur le dernier tir debout!".

Reste la couleur. Dans un soucis encore une fois de protection de la planète (et oui, la peinture ça pollue) les responsables de chez Won?Ouais! ont tenu à ne pas teindre les tenues. La couleur est donc d'origine, ce qui explique ce noir et jaune pas très français il faut bien le reconnaître.

Et on l'met où? et on l'met où "allez les bleus!"?

Conscient de ce désagrément haut en couleur Won?Ouais! accepta en fin de compte de faire une concession à l'occasion des Championnats du Monde 2011. Exceptionnellement les combinaisons bénéficièrent d'un coup de teinture du plus bel effet (couleur "bleu ciel" pour les garçon, et "framboise" pour les filles pour la touche d'élégance féminine, sur une idée originale du styliste en chef de Won?Ouais!, Jan Pohlgäutierainen).

Avec de tels accoutrements, on aurait pu penser qu'il y-avait là de quoi rendre nos Bleus verts de rage, mais lorsqu'on pèse le pour (que de qualités!) et le contre des combinaisons Won?Ouais! ils n'ont finalement pas à en rougir, le jaune et le noir ce n'est pas un stendhal... euhhh... scandale non plus.
Et puis on va quand-même pas se plaindre: quand on voit par ailleurs comment la marque à la Virgule a Niké (désolé pour la connotation triviale, mais c'est le terme qui convient) le maillot de l'équipe de France de football, y-a de quoi relativiser... Ouarf! la "marinière", rhhhooo la honte! *rotflol* (rolling on the floor laughing out loud).

Ernest Westnordsüd

vendredi 1 avril 2011

L'IBU en croisade contre le réchauffement climatique.

Toujours plus soucieuse de l'environnement et fermement engagée sur la voie du développement durable, l'IBU (International Biathlon Union) envisage pour l'ensemble des compétitions qu'elle organise (Coupe du Monde, IBU Cup, Championnats d'Europe etc.), d'abandonner purement et simplement toute pratique d'enneigement artificiel (procédé reconnu comme étant peu écologique et dont le bilan carbone est des plus désastreux) sur les pistes de ski et les stades de biathlon, et ce... dès la prochaine saison!

Cette mesure "100% nature" contribuant à la protection de la planète aussi estimable soit-elle n'est pas sans conséquences. Si elle n'aura que peu d'effet sur des sites comme Khanty-Mansiïsk dans la froideur sibérienne de la région d'Iougra où la neige ne manque jamais, il n'en est pas de même partout. En cas d'automne doux (assez probable à l'heure du réchauffement climatique), la neige pourrait cruellement faire défaut sur les épreuves de début de saison comme celles d'Hochfilzen (Autriche) ou... du Grand-Bornand (France)!

Pas d'inquiétude à avoir cependant, les risques d'annulation ou d'ajournement restent quasiment nuls. En effet, c'est là qu'entre en jeu une deuxième mesure encore plus audacieuse (que l'on peut qualifier de révolutionnaire) cogitée du côté de l'IBU qui sera inscrite dans un nouveau point du règlement. Afin de garantir le bon déroulement et le maintien des épreuves selon le calendrier, les biathlètes auront désormais la possibilité, suivant la décision du directeur de course, de troquer les skis contre les ski-roues (ou rollerski) pour disputer les courses en l'absence de neige ou face à des conditions de neige insatisfaisantes. Avant même la confirmation officielle de ces changements (l'annonce doit se faire à la fin du printemps par le comité exécutif de l'IBU, à l'occasion d'une conférence de presse exceptionnelle) la rumeur du projet a déjà été prise très au sérieux Outre-Rhin. Les équipes de techniciens Allemands travaillent notamment sur de nouvelles méthodes de fartage des ski-roues. Ces derniers auraient également pris contact avec l'entourage du cycliste Fabian Cancellara, afin d'en savoir plus sur ces fameux roulements à billes à frottement réduit qui aident le champion Suisse à exploser les chronos! A suivre, donc. Aux athlètes de s'adapter et de moduler la préparation estivale en fonction. La prochaine saison ne sera décidément pas simple à gérer dans un climat propice aux incertitudes.

Par extension, (faut-il y voir une arrière pensée moins écologique?) il se murmure que l'IBU songe à terme à étendre la saison de Coupe du Monde sur 9 ou 10 mois, profitant ainsi de la nouvelle opportunité règlementaire de passer indifféremment du ski au ski-roue au gré des conditions et des saisons. Pas franchement une surprise, quand on sait que la jeune Union Internationale de Biathlon est constamment en quête d'innovation. Ca faisait un moment d'ailleurs que l'idée flottait dans l'air, l'ébauche du projet d'intégrer le biathlon aux Jeux Olympiques d'été était bien un signe...

Que de changement donc en perspective! La saison 2011/2012 s'annonce plus excitante et spectaculaire que jamais!
Si en suivant les prévisions climatiques des experts du GIEC le printemps venait à pointer en avance en mars 2012, les championnats du monde de biathlon (qui se disputeront à Ruhpolding en Bavière) pourraient bien alors être ceux de Rouepolding (voire de Bouepolding, pour peu que la grosse pluie s'en mêle), tout en ski-roues, les premiers dans le genre en hiver!

Ernest Westnordsüd