samedi 1 avril 2017

Réforme de la règle du retrait des plus mauvais résultats en Coupe du Monde de biathlon


Ce n'est un secret pour personne, la règle des 2 plus mauvais résultats rétirés du score total de chaque biathlète en fin de saison de Coupe du Monde ne fait pas l'unanimité au sein de la famille du biathlon (la biathlon family comme ils disent dans la devise nouvellement affichée par l'IBU).
En effet, si la règle part d'un bon principe (permettre à un biathlète tombé malade dans une brève période de compétition et qui en serait soit anormalement contre-performant, soit contraint de déclarer forfait, de conserver ses chances au classement général) elle présente le risque d'être détournée sans vergogne par des athlètes en pleine forme tentés d'utiliser ces "jokers" sous forme d'impasse afin d'optimiser leurs performances (à garder le maximum de fraîcheur, on répond mieux présent sur les grands rendez-vous). De plus il peut être désagréable pour un biathlète qui a été (très) bon et assidu toute la saison de se voir retirer de gros points à la fin, alors qu'a contrario les adeptes du zapping savent dès le départ qu'ils n'auront aucun retrait de points ("tout est permis" du coup). 
L'IBU est bien consciente de ces effets pervers depuis un moment.
La suppression pure et simple de cette règle a d'ailleurs déjà été testée (on s'en souvient, c'était lors de la saison 2010-2011).

                        2 et 2 font 4, si y a pas pire, y a pas meilleur

Pour la prochaine saison l'IBU penche pour l'innovation et donc la réforme de la règle (plutôt que son retrait).
La première surprise, c'est que paradoxalement le nombre d'annulations de résultats passera de 2 à… 4 ! Soit seulement 18 résultats retenus sur 22 pour le classement général final 2018 (les courses olympiques, tout comme en 2014, ne seront pas prises en compte, une année ordinaire on aurait 22 sur 26).
La deuxième surprise concerne les résultats en question : aux deux plus mauvais résultats retirés (ça on connait) s'ajoutera le retrait des deux meilleurs résultats de la saison (ça c'est nouveau) !

Une décision qui tient de la pure logique (mais oui !). En effet, si on admet d'élaguer du côté des plus mauvais résultats, pourquoi dans un souci d'équilibre ne ferait-on pas de même du côté des meilleurs résultats ?
Le procédé présente l'énorme avantage de respecter le principe de l'égalité des chances tout en coupant l'herbe sous les pieds (euh... ou plutôt en déblayant la neige sous les skis) des biathlètes futés (en plus d'être affûtés) qui se servent des impasses pour mieux performer par la suite (et hop ! Laura Dahlmeier, 120 pts de moins dans le viseur, ça fait réfléchir, hein).
Et de rajouter certainement une dose de suspense (ce qui ne sera pas pour déplaire à l'IBU), car les écarts au bout de la saison seront assurément plus serrés.
Finalement il n'y a guère que Martin Fourcade qui n'y verra sans doute aucun changement : en fin de saison il n'est plus à 200 pts d'avance près sur ses meilleurs adversaires !


Ernest Westnordsüd

vendredi 1 avril 2016

Après le relais simple mixte, le double mixte ?

L'IBU planche tout simplement en ce moment sur la mise au point d'une version « double » du single mixed relay.
Cette nouvelle variante de course permettra de faire coup double :
- augmenter (c'est à dire doubler) le nombre de participants
- tout en conservant le principe de base de ce relais bien particulier qui consiste à alterner à deux reprises relais dame et homme, une formule qui fait notamment le succès du fameux World Team Challenge de Schalke.
Il s'agit en fait d'un savant panachage entre une patrouille (par équipe) et un relais constitué de deux hommes et deux femmes. Au lieu d'enchaîner 4 relais individuels à la suite comme sur le relais mixte classique, les biathlètes devront courir en binôme (une paire masculine, l'autre féminine). Les couples devront par la force des choses progresser ensemble sur la piste car les temps seront de toute façon pris sur le ou la deuxième biathlète du binôme. Sur le pas de tir, les deux biathlètes tireront l'un(e) à la suite de l'autre (en alternant l'ordre à chaque passage, celui ou celle qui a tiré en premier au premier couché tirera en second au deuxième couché, et vice-versa, idem pour le tir debout), sur le même tapis, soit 5 + 5 cibles à abattre.
Deux fois plus de balles à tirer pour une épreuve deux fois plus spectaculaire !
A l'issue du double tir, les éventuelles pénalités seront sommées et les deux biathlètes devront parcourir (ensemble) le nombre de tours correspondants sur l'anneau de pénalité de 75 m.
Y a pas plus simple finalement : c'est en gros la même règle que celle du relais simple mixte mais revue en double.


Interrogé après avoir pris connaissance du projet de l'IBU, l'ancien biathlète Alexis Boeuf, brillamment reconverti en consultant TV, n'a pas caché son enthousiasme :
 « c'est assez incroyable de voir l'IBU inventer encore de nouvelles courses comme ça ! »
...mais aussi son scepticisme :
« ça va quand même être compliqué à mettre en place »
Une analyse semble-t-il partagée par son compère Guillaume Claret ("la voix" du biathlon sur l'Equipe21) qui abonde dans le même sens :
« Oui, déjà qu'avec les formats de course actuels c'est compliqué, là ça va être encore plus compliqué, même si pour nous commentateurs qui restons bien au chaud dans les cabines ce ne sera pas forcément plus compliqué que d'habitude »


Ernest Westnordsüd

mercredi 1 avril 2015

Vers une réforme de la Mass-Start !


A l'aube de la saison 2014/2015 qui vient de s'achever, l'IBU avait déjà modifié le barème de points (ceux attribués de la 21ème à la 30ème place) de l'épreuve-reine du biathlon, et voilà qu'on vient d'apprendre qu'elle ne compte pas en rester là. 
Contrariée par la manière attentiste et stéréotypée dont les biathlètes (spécialement les hommes) abordent aujourd'hui cette épreuve jadis particulièrement spectaculaire, l'Union Internationale de Biathlon semble manifester la volonté de redonner son lustre d'antan au départ en masse.

        Mass-start, oui, mass-finish, non !


Comment faire en effet pour éviter ces ennuyeuses courses tactiques dépourvues de panache, à jouer jusqu'au dernier tir à qui fera moins d'efforts que l'autre histoire d'en garder sous le pied (le sien) ou sur la spatule (celle du voisin) pour le rush final du dernier tour (ce qu'on appelle dans le jargon biathlonien une chipoulinade) ?   des courses où les tirs "couché" peinent désormais à écrémer un peloton au sein duquel un biathlète de bon niveau qui tournerait sur l'anneau de pénalité n'a plus le moindre mal à retrouver son rang au bout du demi-tour de piste suivant, tellement les autres devant ne sont pas pressés de faire le boulot pour d'éventuels profiteurs qui suivent dans la trace ?
Après de longues nuits de réflexion à l'issue desquelles les techniciens de l'IBU ont dû se coucher très tard, une solution pour réveiller l'esprit de compétition conquérant des biathlètes a été trouvée : suppression des tirs "couché" qui seront remplacés par des tirs "debout" (globalement considérés plus difficiles et sélectifs), soit quatre passages au stand et autant de séances de tir en position "debout", y a pas plus simple ! On ignore encore les détails concernant la taille des cibles, mais il est probable qu'au moins trois "debout" se feront sur le grand diamètre (normal), alors que le dernier pourrait se faire sur le petit diamètre (celui du couché, donc), reste à savoir dans quel ordre (3ème tir ? 4ème tir ?...).
Pour l'anecdote, le bruit court comme quoi c'est un membre délégué de la Fédération Biélorusse de Biathlon qui aurait proposé l'idée de retirer le tir couché pour la mise au point du nouveau départ en masse : un certain Dimitri Koucheydeboutchenka (ou Dimitry Kusheydebuchenka pour les inconditionnels de l'orthographe anglaise si prisée de nos jours) que l'on sait très proche de la championne Daria Domratcheva (ou Darya Domracheva pour les inconditionnels de l'orthographe anglaise si prisée de nos jours) qui vient de remporter son premier gros globe de cristal de la Coupe du Monde. Or Daria est connue pour ses mésaventures en mass-start, une fâcheuse tendance chez elle lorsqu'elle s'installe sur le tapis pour le tir couché à rester... debout ! (tiens, tiens) Des boulettes qui lui font perdre soit du temps, soit carrément la course. Du coup à chaque mass-start Dacha est stressée, elle doit faire de gros efforts de concentration pour ne pas oublier que même pour le deuxième passage au tir il faut encore s'allonger sur le tapis, ce qui lui coute beaucoup d'énergie. Avec le nouveau règlement elle n'aura plus de question à se poser et pourra lâcher les chevaux sans crainte de tirer dans la mauvaise position (euh, elle devra quand même veiller à ne pas viser la cible d'à côté, bref, le coach n'a pas fini de trembler derrière sa lunette). Du coup elle pourrait finalement devenir quasi-imbattable sur la mass-start. Bien joué Mr Koucheydeboutchenka !
Certes il reste encore à tester la nouvelle formule, mais a priori ça va dans le bon sens, celui d'une course plus débridée. Cependant même si la nouvelle règle tient debout il n'est pas sûr qu'elle fasse l'unanimité chez les principaux concernés et leur encadrement. Bref, les avis promettent d'être partagés, et nul doute alors que les mauvais coucheurs (qui sont bons au couché?) feront entendre leur voix. Au risque d'être déboutés. Affaire à suivre !

Ernest Westnordsüd


mardi 1 avril 2014

Le retour de la patrouille !

Le dimanche 23 mars 2014 en Norvège, alors que le rideau s'apprêtait à tomber sur la saison de Coupe du Monde, l'IBU testait en toute discrétion sur le site d'Holmenkollen un nouveau relais mixte très fortement inspiré du WTC de Schalke (épreuve exhibition disputée traditionnellement pendant la trêve de Noël). Un jour bien choisi, histoire de profiter de la configuration "coupe du monde" du stade et de la présence en nombre de biathlètes non-qualifiés pour les Mass-Start.
Cette course de démonstration qui s'est donc déroulée dans la plus grande confidentialité (à l'abri des caméras TV, résultats non-publiés...) n'a pas vraiment convaincu, c'est le moins que l'on puisse dire. A tel point que dans la foulée l'IBU a renoncé (et ce, de manière définitive) à toute envie d'inscrire ce format de course au calendrier. Le "super sprint/single mix" était mort-né.

Ne renonçant pas pour autant à l'idée d'une épreuve mixte originale, les chercheurs de l'IBU n'ont pas tardé à mettre au point une formule nouvelle. L'épreuve porte déjà un nom :

15 km Mixed Patrol / Patrouille Mixte 15 km 

Oui, il s'agit bien du retour de la course par équipe tombée en désuétude depuis l'apparition de la poursuite et de la mass-start (et qui n'est plus guère pratiquée que lors des mondiaux militaires), dans une version largement modernisée. Du neuf avec du vieux, en quelque sorte.

Le principe : course par équipe de 4 (2 hommes, 2 femmes).
15 km (5 tours de 3 km) à effectuer en ski, entrecoupés de 4 séances de tir (dans l'ordre : couché - couché - debout - debout).
A chaque passage sur le pas de tir, un(e) seul(e) biathlète se présente devant la cible (chacun ne tire donc qu'une seule fois). Les numéros de dossard correspondent à l'ordre dans lequel les biathlètes doivent se déplacer jusqu'au tapis pour le tir (alternance obligatoire F/H) :
tir #1 => X 1 (1ère dame), tir #2 => X 2 (1er homme), tir #3 => X 3 (2ème dame), tir#4 => X 4 (2ème homme) (où "X" est le numéro de l'équipe).
La grande innovation se situe au niveau de la pénalité pour chaque tir raté qui se traduit par une distance supplémentaire à parcourir : 160 m à effectuer sur un anneau de pénalité de... 40 m à courir 4 fois par l'ensemble de l'équipe sous forme de relais (40 m par équipier donc, toujours dans l'ordre des dossards). Quelque soit le nombre de pénalités, le "relais" doit être passé à chaque boucle (interdiction de changer l'ordre).

Pour l'instant le seul format envisagé est celui du contre-la-montre (avec départ toutes les 2 ou 3 minutes, ce n'est pas encore décidé), mais il est plus que probable que pour pimenter un peu plus le spectacle (les relais sur l'anneau de pénalité...) une formule départ en ligne 10 km soit à terme également proposée.
Afin de limiter les risques d'obstruction entre équipes concurrentes sur la boucle de pénalité, il y aura le choix entre deux anneaux de 40 m en sortie de pas de tir, l'un à droite, l'autre à gauche.
A l'arrivée le temps est évidemment pris sur le 4ème membre qui franchit la ligne.

La mixité (les différences de potentiel H/F, alors qu'il faut rester groupé sur la piste autant que possible), les pénalités en relais, choix des tireurs et tireuses pour le couché ou le debout, etc. tout cela offre des perspectives stratégiques et tactiques inédites qui font que cette patrouille là devrait tenir la route.
On pourrait donc très vite voir cette course faire son entrée en Coupe du Monde (la rumeur évoque les Championnats du Monde d'Oslo-Holmenkollen de 2016 !).

La patrouille mixte, voilà enfin une course prometteuse qui devrait faire... mal (ouille !)

Ernest Westnordsüd

lundi 1 avril 2013

Reverse shooting biathlon : le tir à l'envers ?

Et voilà que l'IBU tire à nouveau des plans (ou des balles ?) sur la comète !
Il se murmure en effet du côté de Salzbourg qu'un format inédit de tir est à l'étude !
Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un changement de format de course (couché, debout, en piste, individuel, relais, sprint, poursuite, mass-start et les tours de pénalité) mais d'un changement de tir. Kesako ?

Les experts de la commission technique de l'IBU ont en effet eu l'idée de concevoir ce qu'on appelle le "reverse shooting", et ce probablement afin que les tireurs "moyens" (ou médiocres) ne soient plus aussi pénalisés sur les courses.
Le principe du reverse shooting est simple : il s'agit non plus de viser les ronds noirs de la cible pour y mettre les balles mais juste le cadre de la cible (cet espèce de rectangle blanc).
Gare donc au clapet qui se referme pour passer le rond de cible du noir au blanc : 1 tour de pénalité !
Mais attention toutefois, les petits malins (ou Marie Dorin) qui seraient tentés d'assurer le sans-faute les deux doigts dans le nez en visant les corbeaux dans les arbres au dessus du pas de tir en seront pour leurs frais : 2 tours de pénalité pour toute balle hors du cadre !
Il faudra donc aux biathlètes veiller à trouver le compromis entre un tir nul et un tir pas trop nul non plus.
Les biathlètes devront rester bien vigilants - pour les aider, une lampe verte (protégée par un verre blindé et placée à l'arrière de la cible) s'allumera pour chaque "bonne" balle atteignant le cadre de la cible.

La mise en application du reverse shooting biathlon n'est pas encore planifiée (on parle de l'hiver 2015), mais selon nos sources il est vraisemblable qu'une étape spéciale supplémentaire de Coupe du Monde (la 10ème dans le calendrier) sera exclusivement consacrée au reverse shooting, avec au programme certainement sprint, poursuite et mass-start (voire peut-être relais). Un globe de la spécialité "reverse shooting" sera également crée pour l'occasion. Il parait que le Norvégien Lars Berger qui a eu vent du projet renonce à prendre sa retraite pour cette raison (eh oui, dans la famille y aura pas que Tora à être capable de ramener des globes individuels !).
Chez les filles on voit mal (à part peut-être Kaisa Mäkäräinen...) qui pourrait rivaliser avec Miriam Gössner ! La jeune Bavaroise a assurément le profil idéal pour surclasser ses rivales... à tel point qu'on se demande si ce ne sont pas encore les Allemands qui sont à l'initiative de ce projet renversant de reverse shooting biathlon !

Ernest Westnordsüd

dimanche 1 avril 2012

Super-Sprint: une nouvelle épreuve de biathlon avec ajout d'une 3ème position de tir !

Jamais à court d'idées l'IBU (International Biathlon Union) planche en ce moment sur un format de course inédit qui devrait voir l'introduction d'une nouvelle position de tir en plus des classiques "couché" (prone) et "debout" (standing) : le tir accroupi (crouching).

Partant du postulat que les biathlètes les plus rapides sur les skis sont actuellement particulièrement avantagés (cf. D. Domracheva chez les femmes ou M. Fourcade chez les hommes) par rapport aux meilleurs tireurs qui skient moins vite, l'IBU a décidé de rééquilibrer un peu les choses en imaginant donc le Super-Sprint, un sprint à 3 tirs sur une distance proche du Sprint traditionnel (10 km pour les hommes, 8 km pour les femmes) se déroulant comme suit:

- 2,5 km + tir couché + 2,5 km + tir accroupi + 2,5 km + tir debout + 2,5 km = 10 km H

- 2 km + tir couché + 2 km + tir accroupi + 2 km + tir debout + 2 km = 8 km F

C'est la cible du tir debout (11,5 cm de diamètre) qui sera utilisé pour le nouveau tir accroupi (au moins dans un premier temps, histoire que les biathlètes s'adaptent à cette nouvelle position, ce qui ne se fera pas sans difficulté, comme on s'en doute). En fonction des taux de réussite observés pour ce nouveau tir sur la première saison, il se murmure que l'IBU pourrait alors passer le tir accroupi à la cible de 4,5 cm de diamètre, aïe…

L'introduction de cette course en Coupe du Monde est prévue après les JO de Sotchi, lors de la saison 2014-2015. Le nombre d'épreuves de Super-Sprint inscrites au programme devrait être de 3, alors que celui du sprint devrait baisser à 7 (10 actuellement, donc avec une répartition 7 + 3, le nouveau format n'aura pas d'effet sur le quota des autres épreuves). Sur les 3 Super-Sprint, l'un sera suivi d'une poursuite.
Nul doute qu'une tireuse d'exception comme la Française Marie-Laure Brunet sera à son affaire avec l'enchaînement super-sprint/ poursuite ! ;)

Interrogée à ce propos, la biathlète Marie Dorin-Habert n'a de son côté pas caché son enthousiasme :

"Hein ? Le tir accroupi ? En fait j'ai déjà essayé ! c'est vraiment 'fun' comme position, j'adore, alors le projet de l'IBU, j'adhère ! Considérez moi d'ores-et-déjà comme la groupie du tir accroupi !"

Ernest Westnordsüd

lundi 16 mai 2011

Dans le secret des salamandres



Sans doute avez vous été intrigués voire horrifiés par les combinaisons habillant les athlètes de l'équipe de France de biathlon en compétition tout au long de la saison qui s'est achevée au début du printemps.
Derrière ces tenues controversées se cache pourtant un véritable effort de développement durable de la part de l'équipementier Finlandais Won?Ouais!. Ces vêtements uniques en leur genre, entièrement bio, 100% naturel, sont en effet confectionnés à partir de véritables... peaux de salamandre!
N'ayez crainte, pour ce faire il était bien entendu hors de question chez Won?Ouais! de faire souffrir ou de sacrifier la moindre bestiole. Dans la plus pure tradition écologique, rien ne se perd tout se transforme, c'est le noble principe du recyclage qui fut donc mis en application. Encore fallait-il y penser: récupérer le matériau de confection lors de chacune des mues de ces adorables salamandres, tout simplement.

Le choix singulier d'une matière première aussi onéreuse (et oui, ces petites bêtes sont du genre à vendre chèrement leur peau) se justifie pleinement selon le professeur Klaus Aallaigräinen directeur de recherche à Won?Ouais!:
"Y-a pas de lézard! la peau de salamandre est de celles qui présentent de loin les meilleures propriétés. Elle assure l'évacuation maximale de la transpiration ainsi que la meilleure protection thermique possible de l'athlète contre le froid extérieur. De par son élasticité supérieure elle épouse idéalement la morphologie des corps en mouvement pour une résistance à l'air réduite débouchant sur un aérodynamisme à couper le souffle ainsi qu'une stabilité remarquable pour la pratique du tir. L'atout suprême de cette peau c'est que en même temps qu'elle tient l'athlète toujours au chaud, elle permet également à ce dernier de garder son sang froid comme aucune autre combinaison n'est capable de le faire". (ndlr: Bon sang, mais c'est bien-sûr, les salamandres sont des bêtes à sang froid, ceci explique sans doute cela...)
Il poursuit: "Comment croyez vous que Martin Fourcade ait réussi à décrocher son titre de champion du monde de poursuite à Khanty-Mansiysk? Grâce à son sang froid justement, qui, régulé par la combinaison Won?Ouais! lui permit de faire la différence sur le dernier tir debout!".

Reste la couleur. Dans un soucis encore une fois de protection de la planète (et oui, la peinture ça pollue) les responsables de chez Won?Ouais! ont tenu à ne pas teindre les tenues. La couleur est donc d'origine, ce qui explique ce noir et jaune pas très français il faut bien le reconnaître.

Et on l'met où? et on l'met où "allez les bleus!"?

Conscient de ce désagrément haut en couleur Won?Ouais! accepta en fin de compte de faire une concession à l'occasion des Championnats du Monde 2011. Exceptionnellement les combinaisons bénéficièrent d'un coup de teinture du plus bel effet (couleur "bleu ciel" pour les garçon, et "framboise" pour les filles pour la touche d'élégance féminine, sur une idée originale du styliste en chef de Won?Ouais!, Jan Pohlgäutierainen).

Avec de tels accoutrements, on aurait pu penser qu'il y-avait là de quoi rendre nos Bleus verts de rage, mais lorsqu'on pèse le pour (que de qualités!) et le contre des combinaisons Won?Ouais! ils n'ont finalement pas à en rougir, le jaune et le noir ce n'est pas un stendhal... euhhh... scandale non plus.
Et puis on va quand-même pas se plaindre: quand on voit par ailleurs comment la marque à la Virgule a Niké (désolé pour la connotation triviale, mais c'est le terme qui convient) le maillot de l'équipe de France de football, y-a de quoi relativiser... Ouarf! la "marinière", rhhhooo la honte! *rotflol* (rolling on the floor laughing out loud).

Ernest Westnordsüd